Anne-Marie Brodeur-Fontaine et l'entraînement au féminin: plus qu'un cours de gym

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Cégep de Granby

Anne-Marie Brodeur-Fontaine est enseignante en éducation physique au Cégep de Granby, où elle a mis sur pied un projet qui lui tient à cœur: un cours d'entraînement au féminin.   

Portrait d'une professeure engagée qui redéfinit l'enseignement de l'activité physique au niveau collégial. 

La prof derrière le vélo stationnaire

Anne-Marie Brodeur-Fontaine a d'abord complété un baccalauréat en enseignement de l'éducation physique à l'Université de Sherbrooke. Elle a ensuite entamé une maîtrise pour parfaire ses connaissances en nutrition, mais a finalement dévié de cette voie en 2010, pour enseigner au Cégep de Granby. 

Le cours Entraînement au féminin, c'est elle qui l'a créé. Décelant un besoin chez ses étudiantes, elle a proposé une formule adaptée à la réalité des jeunes femmes, qui a été bien accueillie par la direction de l'établissement.  

Ce cours, qu'Anne-Marie définit elle-même comme «son bébé», tire aussi ses origines de son propre vécu. Par pudeur ou par crainte d'exposer son corps, elle s'est elle-même déjà privée de pratiquer certaines activités physiques. Aujourd'hui, elle souhaite créer un espace sécurisant pour ses étudiantes, où elles pourront s'exprimer et se développer librement.  

«Je ne suis pas contre les groupes mixtes du tout, mais quand on veut parler d'image corporelle, d'alimentation, des réseaux sociaux, de comment nous, les filles, on se perçoit… Il y a des fois où les discussions allaient beaucoup plus loin que si j'avais un groupe mixte.»

  • Anne-Marie Brodeur-Fontaine, enseignante d’éducation physique

Loin de s'opposer aux cours d'éducation physique mixtes, elle voit plutôt son programme comme une option complémentaire, qui peut mieux convenir à certaines. «Je trouve qu'il y a des choses dont on peut discuter plus facilement dans un groupe non-mixte. Je ne suis pas contre les groupes mixtes du tout, mais quand on veut parler d'image corporelle, d'alimentation, des réseaux sociaux, de comment nous, les filles, on se perçoit… Il y a des fois où les discussions allaient beaucoup plus loin que si j'avais un groupe mixte.» 

L'ADN de l'entraînement au féminin

Au Québec, les cours d’éducation physique au niveau collégial sont divisés en 3 ensembles:  

  1. Activité physique et santé  
  2. Activité physique et efficacité 
  3. Activité physique et autonomie 

Le cours offert par Anne-Marie Brodeur-Fontaine fait partie du troisième ensemble. L'enseignante débute chaque période avec une discussion sur différents sujets, comme l'impact des réseaux sociaux sur la perception de soi ou les standards de beauté véhiculés par notre société. Dans cette portion, elle aborde aussi le danger des régimes, qui sont tout, sauf une solution durable (ou efficace) pour être en forme et en bonne santé: «Les régimes, c'est non, soutient-elle avec conviction. La vie est trop courte pour ne pas manger de chocolat!». 
 
Qu'elle parle d'entraînement ou d'alimentation, l'enseignante s'appuie sur un même mot-clé: l'équilibre. Elle explique à ses étudiantes que manger moins n'est jamais la solution. On peut apprendre à bien manger, sans se priver. Elle leur rappelle aussi que s'entraîner de façon excessive fait plus de mal que de bien. 
 
Après les discussions, c'est le travail physique qui commence. De l'entraînement cardiovasculaire à la musculation, la classe d'Anne-Marie est comme un grand terrain de jeu où ses étudiantes peuvent trouver ce qui les motive à bouger et ce, sans peur d'être jugées.  

(Re)trouver le plaisir de bouger librement

Ce qui motive Anne-Marie Brodeur-Fontaine, c'est de voir ces jeunes femmes s'épanouir grâce à l'activité physique. Selon elle, la transition entre l'adolescence et l'âge adulte peut être une phase particulièrement difficile pour les femmes et la façon dont elles se perçoivent.  
 
En instaurant un climat de sécurité et de confiance, elle souhaite aider ses étudiantes à apprécier leur corps tel qu'il est… ou du moins, à naviguer plus aisément sur cette voie houleuse qu'est celle de l'acceptation de soi. 
 
L'enseignante est également optimiste quant aux effets bénéfiques que l'activité physique peut avoir sur le bien-être en général: «Je suis convaincue que quand tu bouges, tu te sens mieux et quand tu te sens mieux, tu es plus enclin à faire des rencontres. Si tu te sens bien dans ton corps, tu vas rentrer plus facilement en contact avec les autres.» 

«Je suis convaincue que quand tu bouges, tu te sens mieux et quand tu te sens mieux, tu es plus enclin à faire des rencontres. Si tu te sens bien dans ton corps, tu vas rentrer plus facilement en contact avec les autres.»

  • Anne-Marie Brodeur-Fontaine, enseignante d’éducation physique

D'ailleurs, bien que le cours porte le titre d'Entraînement au féminin, l'enseignante demeure ouverte à la diversité de genre. Comme elle le dit elle-même, si une personne s'identifie comme étant une femme ou qu'elle se sent interpellée par son programme, «cette personne-là a sa place dans mon cours». 
 
À travers son enseignement au Cégep de Granby, Anne-Marie Brodeur-Fontaine cherche à passer un message simple et sain: «bouge, mange bien, mais surtout, profite de la vie!». 

 

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