Raphaëlle Harvey: l’histoire d’une triathlonienne que rien n’arrête

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Raphaëlle Harvey

Qu'est-ce qui a poussé Raphaëlle Harvey à quitter sa vie confortable et sa maison à Saint-Colomban pour aller s'établir au Brésil? Portrait d'une athlète qui a suivi son rêve jusqu'au championnat du monde d'Ironman 2023 à Kona, Hawaii.

La naissance d'une triathlonienne 

Le parcours de Raphaëlle Harvey est tout, sauf une route tracée d'avance. Bien qu'ayant toujours été active, plus jeune, elle ne s'est jamais intéressée à la compétition.  

C'est une fois rendue à l'âge adulte que la flamme sportive rejaillit. En 2010, elle vend sa moto sport et s'achète un vélo. Puis, elle s'initie à la course avec une collègue. En 2012, elles décident de s'inscrire ensemble à une course de 10 kilomètres, simplement pour le plaisir de courir. À sa première course, Raphaëlle atteint la 4e place. De cette victoire est née une passion qui ne fait que grandir depuis.  

En 2012, Raphaëlle assiste comme spectatrice au triathlon 70,3 IRONMAN Mont-Tremblant. L'année suivante, elle s'inscrit comme bénévole et en 2014, elle affronte le parcours de 113 kilomètres pour la première fois en tant qu'athlète.  

Ce triathlon de distance olympique, qu’on appelle aussi demi-IRONMAN, comprend 1,9 kilomètre de nage, 90 kilomètres de vélo et 21,1 kilomètres de course. L'athlète avait un bon vélo, elle avait un bon entraîneur, elle avait une bonne expérience de course. Il ne lui manquait qu'une chose pour affronter son premier triathlon… savoir nager! «Techniquement, je ne savais pas nager. Si on m'avait mise au milieu d'un lac, j'aurais été capable de revenir, je n'avais pas peur de l'eau, mais je n'avais jamais vraiment appris à nager», explique-t-elle. 

L'année précédant son premier triathlon en a donc été une de préparation et d'apprentissage. Elle s'est procuré un nouveau vélo, qu'elle a personnalisé selon ses besoins. Elle a aussi commencé à travailler avec des professionnels de l'entraînement. Son second entraîneur, Mathieu Sauvé, est celui qui la guide encore aujourd'hui. Et bien sûr, elle a développé sa maîtrise de la nage! 

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Raphaëlle Harvey

Sur la route du championnat du monde

Pour Raphaëlle Harvey, le décès de ses deux grands-parents, dont elle était très proche, a été l'élément déclencheur. Elle part à l'aventure à travers le monde et visite différents pays, dont l'Afrique du Sud, où elle participe au Championnat du monde de demi-IRONMAN. 

Finalement, c'est en mars 2020 que Raphaëlle quitte son emploi et vend sa maison pour s'installer au Brésil. Tristement, son arrivée coïncide avec le début de la pandémie de COVID-19. Elle devra donc attendre 2 ans avant de pouvoir découvrir son pays d'adoption. 

Pour pouvoir rester au Brésil à long terme, elle se procure un visa étudiant et suit différentes formations, dont une en éducation physique: «J’ai fait des cours de portugais, j'ai fait un cours en logistique… Je vivais proche de l'université et le programme d’éducation physique, c’est ce qui se rapprochait le plus de qui je suis. Ce n’est pas ce que je veux faire dans la vie, mais je me suis dit que ça m’apporterait des connaissances. Ce n’est jamais perdu!» 

De nature résiliente, l'athlète ne laisse rien se mettre en travers de son rêve. En mai 2023, elle participe au triathlon IRONMAN de Florianópolis, au Brésil. Au terme d'un trajet de 3,8 kilomètres de nage, 180,2 kilomètres de vélo et 42,2 kilomètres de course, elle se classe 3e dans sa catégorie, ce qui la qualifie pour l'événement ultime : le championnat du monde IRONMAN. 

De Florianópolis à Kona

Raphaëlle Harvey a redoublé d'ardeur dans son entraînement en vue de la compétition mondiale de Kona, à Hawaii, en octobre 2023. Deux fois par jour, 6 jours par semaine, elle courait, pédalait ou nageait sous le soleil du Brésil.  

Néanmoins, après avoir passé 3 ans aux études et malgré ses économies, le stress financier commence à se faire sentir. Raphaëlle réussit quand même à trouver des commanditaires et organise une campagne de sociofinancement, qui est d'ailleurs toujours en vigueur. 

L'athlète soutient qu'elle n'y serait pas arrivée sans l'aide des gens qui l'appuient: «J'ai eu de l'aide de plein de gens du milieu. On m'a soutenue dans mon cheminement. Des professionnels en massothérapie, en physiothérapie, en médecine sportive, par exemple. Ils ne m'ont pas donné de l'argent, mais je ne payais pas leurs services. Ça a de la valeur.» 

Elle fait également l'éloge de son entraîneur, Mathieu Sauvé, qui la suit depuis 2020. Selon Raphaëlle, il a une part de responsabilité dans son succès. «Sans lui, je ne serais pas l'athlète que je suis aujourd'hui, affirme-t-elle. Il m'a emmené ailleurs en tant qu'athlète». 

L'entraînement sera ardu, mais le jeu en vaut la chandelle. Dès son arrivée au Championnat du monde IRONMAN à Hawaii, la triathlonienne est transportée. Plus de 5000 bénévoles sont présent·es pour aider les participant·es. L'ambiance est sensationnelle du moment où elle va chercher son numéro jusqu'à la ligne d'arrivée. Un moment unique, difficile à expliquer à celles et ceux qui ne l'ont pas vécu: «Le championnat du monde, c'est une expérience exceptionnelle. C'est quelque chose qui ne se décrit pas, mais qui se vit.» 

Guidée par son entraîneur, Raphaëlle Harvey s'était fixé un objectif de temps pour son premier championnat du monde. Toutefois, une grippe féroce l'a frappée la semaine précédant la course et le jour J, elle était encore affectée par la maladie. Elle n'a donc pas atteint son objectif, mais elle en parle avec sagesse: «Je savais que j'étais pas dans mes temps, explique-t-elle, mais je vais pas commencer à me taper sur la tête pour ça! Je me suis dit: je vais faire mon possible dans l'état où je suis». Ce qui était important pour elle, c'était avant tout de ramener une médaille à la maison. 

Le triathlon, un sport où la reconnaissance vient de soi 

Ce qui a attiré Raphaëlle Harvey vers le triathlon, c'est entre autres le fait que dans cette discipline, son succès ne dépend de personne d'autre que d'elle-même: «J'aime voir le résultat du travail que j'ai accompli pendant des semaines. C'est ma récompense. Mon succès va toujours être en fonction de l'énergie que je mets dans le processus.» 

Pour l'athlète, le plaisir ne se trouve pas que dans le jour du triathlon. Pour elle, le projet englobe les mois qui précèdent l'événement, toutes les heures d'entraînement qui la mènent jusqu'à la compétition. C'est le parcours entier qui lui apporte sa gratification et son sentiment d'accomplissement. 

Rendez-vous sur Instagram pour suivre les aventures de Raphaëlle Harvey et la voir en action! 

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