Programme Tuttuit: quatre jeunes femmes propulsées vers une incroyable aventure en canot-camping

On dit souvent que la nature est un grand terrain de jeu, mais elle représente également une fabuleuse occasion d’apprendre et de se dépasser. L’organisme Nurrait | Jeunes Karibus (NJK) l’a d’ailleurs bien compris en initiant des programmes axés sur le plein air et l’aventure, qui, ultimement, visent le développement personnel, professionnel et social des jeunes du Nunavik.

L’un d’eux, nommé Tuttuit, a permis à quatre femmes âgées de 16 à 23 ans de relever un défi de taille: planifier une expédition en canot-camping d’une durée de quinze jours. Hugo Dufresne, directeur général de NJK et initiateur du stage en canot-camping du programme Tuttuit, nous explique l’intention derrière cette démarche grandement inspirante. 

Le plein air comme trame de fond

Avec une formation en histoire, une maîtrise en gestion d’organismes communautaires et une passion marquée pour le canot-camping, Hugo Dufresne était naturellement aligné avec la mission de NJK. «Le Nunavik est composé de quatorze collectivités, seulement accessibles par avion. Nurrait | Jeunes Karibus propose ses programmes dans chacune d’elles en utilisant la nature et l’aventure pour favoriser l’intervention. Ça nous permet de nous concentrer sur l’échange et le relationnel en plus de briser la hiérarchie.»  

Trois programmes sont offerts par l’organisme NJK. Dès ses premières années en poste, Hugo a amené l’idée d'ajouter une composante canot-camping afin de bâtir une véritable communauté de leaders. «Nurrait, c’est le bébé caribou. Tuttuit signifie plutôt caribou mature, parce qu’il vise les jeunes qui étaient déjà impliqués au sein de nos autres programmes. Ce que l’on souhaite, c’est qu’ils assument certaines responsabilités pour développer leur confiance en soi et leurs capacités à prendre des décisions.».  

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Hugo Dufresne

La grande épopée de quatre filles en canot

Nombreuses sont les jeunes filles qui abandonnent l’activité physique à l’adolescence. Pourtant, elles répondent présentes en grand nombre lors des lancements de programmes chez NJK. D’ailleurs, la première cohorte du stage Tuttuit, en canot-camping, était composée de quatre jeunes femmes, Karina Gordon Dorais, Qullik Kiatainaq, Jocelyn Etok et Selena Tooktoo, qui ont pu développer leurs aptitudes en leadership, en animation de groupes et en gestion de risques. «Nos démarches proviennent toujours du désir des jeunes, de ce qu’ils et elles nous expriment. C’est la force de nos programmes et donc probablement ce qui explique que plusieurs filles viennent naturellement vers nous».  

Cours de canot, ateliers de gestion de site, menus, préparation d’un budget… Les participantes ont effectué un travail colossal avant de partir fin prêtes pour leur grande expédition. Lors de la troisième année du stage d'été en canot-camping, elles se sont rencontrées plusieurs fois pour faire la planification de leur projet. Puis, le grand moment est arrivé: elles sont parties en hydravion, se sont déposées sur le lac Minto et l’ont traversé pour descendre la rivière aux Feuilles.  

Elles sont donc parties près de la Baie d’Hudson et ont traversé les trois quarts du Nunavik jusqu’à la Baie d’Ungava. À tour de rôle, en compagnie de leur guide, elles ont été invitées à prendre des journées entières en charge. Elles ont donc pu développer leur sens des responsabilités avant, mais également pendant l’expérience. «L’idée était de demander à ces filles: vous êtes nées au Nunavik, qu’avez-vous à nous montrer? Ultimement, s’intéresser à leur culture leur donnait confiance en leur identité. De notre côté, on apprend énormément en participant à des expéditions avec ces jeunes-là.» 

Les suites du stage Tuttuit

La séquence de trois ans du stage d'été en canot-camping est terminée pour les quatre filles. Au terme de cette épopée, celles-ci ont pu parfaire plusieurs compétences sur l’eau en plus de tisser des liens significatifs avec leurs pair·e·s. Puisqu’Hugo Dufresne et son équipe souhaitent lancer une nouvelle cohorte, celles-ci pourraient à nouveau être mises à contribution. «On aimerait qu’elles agissent comme coachs. On veut les garder près de nous pour qu’elles partagent leur expérience et qu’elles deviennent une source d’inspiration pour les autres participantes et participants.» 

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